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Personnalités de l'assurance

Françoise RUDETZKI, de SOS Attentats au Fonds de garantie

« L'incertitude est après le désespoir l'état le plus difficile à supporter pour le cœur humain. »

Pierre-Claude-Victor Boiste, Le dictionnaire universel (1800)

L'incertitude, nous la vivons au quotidien dans nos sociétés où chaque jour est soumis à des risques importants dont nous n’avons pas la mesure. C’est pourquoi l’assureur joue un rôle essentiel pour couvrir ces événements et nous retirer le poids de son impact. Cependant, tous les risques ne sont pas couverts par l’assureur, et depuis quelques années, un événement totalement imprévisible est venu s’ajouter à nos incertitudes : L’acte de terrorisme qui provoque beaucoup de désespoir dans le cœur des victimes et des problématiques dans la gestion d’une juste indemnisation. Il y a des héros et héroïnes du quotidien qui méritent qu’on les mette en lumière.

L’une d’elles n’est autre que Françoise RUDETZKI ! La personne qui a permis la création du Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d'autres infractions (FGTI) en 1990.

Mme RUDETZKI est avant tout une femme de loi. En effet, après des études brillantes à l’Université Paris-II Panthéon-Assas où elle obtient un diplôme d’études supérieures de droit public, un diplôme de l’Institut des Communautés européennes ainsi qu’un diplôme d’études supérieures de sciences politiques, elle s’inscrit dans le métier de juriste auprès du ministère de l’Industrie de 1971 à 1974 puis, Présidente Directrice Générale depuis 1980 de la société commerciale Havre-Provence.

Sa vie bascule le 23 décembre 1983 lorsqu'elle est grièvement blessée dans l’attentat du restaurant du Grand Véfour à Paris alors qu’elle était en train de dîner avec son mari pour fêter ses noces d’étain. Après avoir entamé une longue convalescence où elle faillit perdre l’un de ses membres, elle prend conscience de l’absence de considération des victimes d’attentats.

C’est pourquoi fin 1985, elle créa l’association SOS Attentats afin d’accompagner les victimes et d’agir auprès des autorités publiques. Son combat lui permit d’obtenir la même année un fonds de garantie pour les victimes d’actes terroristes dont elle est toujours l’une des administratrices.

À partir de 1997, elle devient rédactrice en chef de la revue Paroles de victimes et fait ériger aux Invalides, en 1998, un mémorial pour les victimes du terrorisme.

De 2001 à 2002, elle devient auditrice de l’institut des hautes études de la sécurité intérieure, puis membre pendant 6 ans, de 2002 à 2008, de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme. Après avoir vécu l’horreur des attentats et les problèmes de santés causés par les multiples interventions subies, Françoise RUDETZKI continue encore et toujours son combat pour que la parole des victimes des attentats soit entendue.

Il y a beaucoup à faire dans la lutte contre les actes de terrorisme, mais grâce à notre héroïne du jour, le désespoir des victimes est atténué par une meilleure maîtrise des incertitudes dans la gestion de leurs indemnisations.

 

Willy DAVTIAN & Clément JOLY, formateurs à l'Ifpass