Pour enrayer la propagation de l'épidémie de Covid-19, le gouvernement a décidé au mois de mars 2020 de mettre en œuvre des mesures de confinement applicables sur l'ensemble du territoire français du mardi 17 mars 2020 au dimanche 10 mai inclus.
Les impacts de ce confinement ne sont pas encore tous mesurables mais il est possible et même nécessaire d’analyser les conséquences de ce premier confinement sur le nombre d’accidents survenus en France pendant cette période.
Deux domaines ont été quantifiés précisément : il s’agit d’une part des accidents de la circulation routière et, d’autre part, des accidents domestiques.
Les accidents de la circulation routière :
Les effets du confinement sur le trafic routier ont été immédiats. Les données récoltées et mises en ligne par le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement permettent de connaitre très précisément l’état du trafic routier et l’impact du confinement sur celui-ci.
Dès le 18 mars, le trafic habituel a été divisé par 3. Lors de la première semaine de confinement, il a diminué de 75%. Cet abaissement a été moins important pour les poids lourds qui ont continué à assurer l’approvisionnement. Tout ceci a bien évidement eu des conséquences immédiates sur la sinistralité.
L'étude des accidents et de la mortalité effectuée par l’Observatoire national interministériel de la Sécurité routière sur le premier semestre 2020, permet inévitablement de mettre en évidence une baisse significative du nombre d’accidents de la route pendant la période de confinement.
Comparé aux chiffres de la même période, pour l’année précédente, on constate une diminution de 76%.
Automatiquement, le nombre de personnes blessés a fortement baissé (- 78 %) et le nombre de personnes tuées également (- 63 %).
Toutefois, le long week-end de l’Ascension qui a permis à beaucoup de Français de retrouver enfin leur liberté de déplacement a entrainé une circulation accrue sur les routes.
La conséquence a malheureusement été immédiate : le nombre d’accidents pendant cette semaine du 18 au 24 mai a été important et la mortalité a même dépassé la mortalité moyenne habituellement observée sur cette période, lors des années précédentes.
Cependant, en dehors de ce contexte particulier, les accidents survenus pendant les semaines suivant la fin du confinement restent moindres par rapport à ce que l’on a enregistré les années précédentes, pour la même période. Le télétravail, encore très utilisé durant les semaines suivantes, a permis de limiter les déplacements liés aux activités professionnelles.
Les accidents de la circulation routière se produisant majoritairement aux heures de pointe en semaine (de 7h à 9h puis de 17h à 19h), il est tout à fait normal que le recours au télétravail entraine une diminution du nombre d’accidents de la circulation routière.
Par ailleurs, AIRPARIF a constaté, pendant le confinement, une réduction de 25 à 30 % des dioxydes d’azote et des particules fines dans la capitale ; il est évident que le recours au télétravail ou à des moyens de circulation alternatifs peut avoir un effet très positif sur la qualité de vie des français.
Les accidents domestiques
Il est important de regarder en parallèle ce qui s’est passé au sein des foyers français pendant cette période de confinement en matière de sinistralité dans ce domaine.
Pour avoir des informations concernant l’impact du confinement sur le nombre d’accidents domestiques, il convient de rechercher les données récoltées par l’agence nationale de santé publique : Santé publique France.
L'enquête permanente sur les accidents de la vie courante (EPAC) menée par cet organisme repose sur l'enregistrement des recours aux urgences dans certains hôpitaux français.
Tout en préservant l'anonymat, elle comporte des données concernant la personne accidentée, la prise en charge, les caractéristiques de l'accident et les produits utilisés éventuellement.
A partir des données récoltées du 17 mars au 10 mai, on constate que ces services ont enregistré une diminution de 50 % des accidents de la vie courante peu graves (sans hospitalisation).
Cela est certainement dû au fait que les Français ont évité d’encombrer les urgences pour des traumatismes assez bénins d’une part et au fait d’autre part que ces types d’accidents, en dehors du foyer, ont diminué de 50 %.
Malheureusement, sur cette même période, Santé Publique France enregistre une augmentation de cas graves, notamment chez les jeunes enfants (+ 20 %) et les personnes de plus de 45 ans (+ 45 %).
Les chutes étaient souvent l’origine de ces évènements chez les jeunes enfants comme chez les personnes âgées de plus de 65 ans.
Les accidents liés aux travaux domestiques, notamment au jardinage, chez les plus de 45 ans ont également augmenté pendant cette période.
Les intoxications liées à l’ingestion ou l’inhalation de produits nettoyants et désinfectants, de solutions hydroalcooliques, d’huiles essentielles et d’anti-inflammatoires ont été plus nombreuses.
Cette première période de confinement qui a obligé beaucoup de parents à travailler au domicile tout en surveillant leurs enfants a donc entrainé une augmentation assez significative de la sinistralité au sein des foyers français.
Le gouvernement a mené des campagnes de sensibilisation et il existe actuellement diverses publications permettant de prévenir les accidents domestiques qui rappelons le, sont toujours trop nombreux , même en dehors des périodes de confinement.
Il semble donc tout à fait opportun de conclure en incluant ici quelques liens permettant à tous de se protéger et de protéger ses proches contre les accidents domestiques : https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/Securite/Accident-de-la-vie-courrante/Des-conseils-pour-limiter-les-risques-pour-vos-enf.
Vous y trouverez non seulement des brochures sur la prévention des risques d’accident de la vie courante mais aussi des jeux à télécharger pour informer les enfants sur les risques qu’ils encourent. https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/Quelques-conseils-pratiques-pour-les-plus-ages-pou Vous aurez à disposition des conseils pratiques pour la prévention des risques d’accident pour les personnes âgées.